Famille MANSBENDEL - L'homme de fer à l'origine

La quincaillerie MANSBENDEL-HARTMANN, encore dénommée "A l'homme de fer", a été créée en 1796 à Mulhouse par Martin HARTMANN (père), sous la raison sociale "Martin HARTMANN Jeune". Né le 7 janvier 1766 à Mulhouse, il a alors 30 ans. Six ans plus tôt, le 17 novembre 1790 à Mulhouse, il a épousé Elisabeth DOLLFUS d'une très ancienne et distinguée famille mulhousienne. Lorsqu'en 1798 le poële des Vignerons (siège de cette corporation situé au 32 rue Henriette), avec le reste du jardin, fut vendu comme bien communal à Martin HARTMANN (père), celui-ci installa dans la maison la quincaillerie, en prolongation de celle qu'il possédait déjà depuis 1797, rue des Boulangers n° 42.
Martin HARTMANN (père) décède le 3 février 1814 à Mulhouse, à 48 ans (voir sa biographie).
Son fils Martin, né le 19 novembre 1805 à Mulhouse, n'a alors que 8 ans.
Le 11 février 1830 à Ribeauvillé, il épouse Emilie SCHAEFFER originaire de cette ville.
Peu de temps après, le 23 novembre 1831 à Mulhouse, décède sa mère Elisabeth DOLLFUS.
Il prend alors les rênes de l'affaire familiale, et la fait progresser durant un quart de siècle.

En 1856, l'entreprise devient "Martin HARTMANN".
Martin HARTMANN (fils) décède le 6 janvier 1859 à Mulhouse, à 53 ans (voir sa biographie).
Son gendre Jean-Jacques MANSBENDEL ayant épousé Emilie HARTMANN (voir sa biographie) le 9 décembre 1852 à Mulhouse, reprit l'affaire.
Il fit restaurer l'immeuble rue Henriette tout en conservant l'ancienne façade et les fenêtres Renaissance du premier étage, ainsi que la belle porte d'entrée surmontée des armoiries sculptées de la tribu des Vignerons (Source : Topographie historique du vieux Mulhouse, par L. G. Werner, p.48, voir page précédente).
En 1866, un étroit passage qui réunissait la rue des Boulangers à la rue Henriette, en longeant la propriété MANSBENDEL-HARTMANN, et contre l'existence duquel Mr MANSBENDEL protestait depuis longtemps, fut enfin supprimé moyennant une redevance de 3000 fr. qu'il paya à la ville (Source : Histoire documentaire de l'industrie de mulhouse et de ses environs au XIXe siècle - 1902, p.168).
En 1872, l'entreprise devient "MANSBENDEL-HARTMANN".
L'écu de l'homme de fer ne porte alors plus les initiales "M.H." de son fondateur, Martin HARTMANN (père), mais les armoiries de la famille MANSBENDEL.
Jean-Jacques MANSBENDEL décède le 11 février 1879 à Mulhouse, à 51 ans (voir sa biographie).

C'est son fils Jean-Jacques MANSBENDEL, né le 18 octobre 1859 à Mulhouse, ayant épousé Emma SCHAAL (voir sa biographie) le 30 octobre 1886 à Mulhouse, qui plus tard succèdera à son père. Un comble à surcroît est ajouté au bâtiment de la rue Henriette, qui conserve encore aujourd'hui la trace de cet événement (voir page suivante).
Jean-Jacques MANSBENDEL (fils), décède le 29 octobre 1904 à Mulhouse, à 45 ans (voir sa biographie).
L'homme à l'armure (de fer) est une statue qui servait d'enseigne au magasin qui s'ouvrait à la fois sur la rue des Boulangers n° 12 et sur la rue Henriette n° 32. Cette statue existe toujours, elle est semblable à la représentation faite dans l'en-tête de 1925, à ceci près que c'est une roue dentée de Mulhouse qui est dessinée sur le bouclier. L'en-tête de 1925 porte la date de 1768, comme année de création ; il semble qu'il soit ainsi fait référence à la date de création de l'entreprise de toiles peintes HARTMANN et Fils. Les activités de commerce des métaux et quincaillerie s'assortissent d'activités remarquables, telles que : cheminées en marbre, poëles et calorifères en faïence, pérambulateurs pour les malades, fers à cheval mécaniques, châssis à tabatière divers, meules de Langres, forges volantes, cloches, objets en métal anglais ... (Source : Images de marques de Mulhouse - 1830-1930" paru en 1998, p.52-53).
« Ainsi apparut une quincaillerie digne de ce nom, où l'on trouvait l'introuvable. L'échoppe s'appelait A l'homme de fer, parce que son enseigne était constituée d'une armure du VIIIe siècle appartenant à un chevalier helvétique. Le créateur de ce commerce très fréquenté rendait ainsi hommage au temps où Mulhouse avait signé un traité d'alliance avec les cantons suisses. Ce grand bazar avant la lettre proposait un éventail hétéroclite de produits. Cela allait des articles de ménage à la brique de poêles en faïence, en passant par la "véritable coutellerie anglaise", les "lampes colonne et abat-jour (Paris)" et l'installation complète de caves ». (Source : Mulhouse d'antan, à travers la carte postale ancienne, p.15).
La quincaillerie ne fit que s'agrandir chaque année, prenant à droite, prenant à gauche, prenant devant et prenant derrière. Cet important établissement, le plus important du genre, de toute l'Alsace, méritait d'être connu. L'entreprise a pour but l'achat et la vente des fers, métaux, quincaillerie, outillage et ustensiles de ménage, ayant pour rayon d'action : le Haut Rhin. Son organisation fut complètement modifiée et modernisée depuis la guerre et correspond aux exigences modernes. Etre fier de sa profession ou de son métier, c'est en même temps en être satisfait. Mais cela ne signifie pas que l'on ne doit pas avoir d'ambition. Tout au contraire, si l'on est fier de sa maison, de ses occupations, de sa clientèle, il faut le prouver, et par un beau magasin, où le client se sent à l'aise et où il ne peut nier l'importance des services que le commerce lui rend. Les magasins, très luxueux, sont situés dans trois rues, au centre de la ville et se répartissent comme suit : 10-12, rue des Boulangers : Siège des Etablissements et magasin de vente de la quincaillerie et outillage; 32, rue Henriette : Ustensiles de ménage; 23, rue Henriette, face au n° 32 : Le chauffage, la grosse quincaillerie, tubes, raccords, métaux; 3-5, rue Alfred-Engel : Les entrepôts des fers et toles. Dans ses vitrines harmonieusement disposées, nous pouvons admirer une superbe cuisine avec sa batterie au complet, qui dut faire l'envie de plus d'un jeune ménage; un coquet jardinet, avec son parasol rustique et son attirail d'outils de jardin; un choix d'outillage au grand complet, qui nous fait regretter de n'avoir pas, dans notre jeune âge, appris la mécanique, et enfin, une exposition d'armes et de munitions qui fait déjà rêver aux hécatombes des ouvertures de chasse futures. Quant à énumérer les stocks immenses de marchandises si variées qui emplissent les immenses locaux et dépendances des magasins Mansbendel-Hartmann, il n'y faut pas songer ! Cet important établissement, grâce à son organisation parfaite et à son choix considérable, se classe au tout premier rang de nos grandes maisons, et l'acheteur sait qu'il peut s'y adresser en absolue confiance (Source : Article "LA METALLURGIE FRANCAISE").
L'établissement a été cédé le 1er juillet 1919 par Emma SCHAAL, veuve de MANSBENDEL, à Mr Camille LOUIS, négociant à Mulhouse (J.O. du 14.8.1920 p.80), procuration donnée à Mme Camille LOUIS Marcelle née MICHELET le 18 février 1922 (J.O. du 24.3.1922 p.3266), vendu en 1924 à Mr SCHWARTZ.
Différents articles de presse ont été consacrés à la quincaillerie "MANSBENDEL-HARTMANN" et à son emblème "L'Homme de fer" :
Photos de la quincaillerie "MANSBENDEL-HARTMANN" et de son emblème "L'Homme de fer" :